La folle épopée d’une tête de poupée trouvée sur une plage des Seychelles.
Jeudi 22 avril 2021 à 10h22, plage d’Anse KERLAN, île de Praslin, archipel des Seychelles. Ce matin sur cette plage, je découvre une tête de poupée emmêlée dans le sable et les algues échouées : premier sujet de photo ou plutôt protocole morbide sur une scène de crime ?
Me disant qu’une tortue ou un dauphin allaient sûrement s’empoisonner avec tout ça, je l’ai ramassée, elle devait rejoindre les cadavres de bouteilles aussi célèbres de sodas et de bières, dans la poubelle. Finalement j’ai pensé que ça pourrait devenir un sujet de photo, une mascotte, et cela convenait à mon esprit collectionneur : je la conserve.
Ce déchet sera la reine des beautés plastiques des poubelles.
Voici mon dogme : elle sera représentée dans la nature, éventuellement accompagnée d’autres déchets naturels ou artificiels trouvés sur place. Jamais nettoyée ni recoiffée. Ce sourire imputrescible auquel il manque le corps, mets en difficulté l’idée de perfection de cette poupée, et pourtant il me semble qu’elle triomphe avec sourire dans toutes les mises en scène.
Ce top modèle serait définitivement universel ?
Qualité d’une déesse ou d’une chimère ?
La poupée en tant que sujet, subit tous nos sévices. Mais la poupée top modèle, en tant que modèle de femme, aidera je l’espère à se projeter avec elle dans la défense des mers, contre sa pollution, et à suivre de bons gestes préventifs.
Le recyclage de l’objet, l’extrapolation des pièces manquantes, l’habillage d’un corps virtuel, la cueillette des matériaux, le minimalisme satisfaisant nécessaires à cette mission, vous transporteront certainement dans ce monde de substitution créé par un photographe qui ne sait plus s’il a joué à la poupée ou au créateur de mode.