Cette route traverse de nombreux paysages : montagnes de haute altitude aride, puis versants plus bas tropicaux d’altitude en se rapprochant de Mach Pichu. C’est dans ce second décor que je suis le plus inspiré, cette végétation luxuriante propose bien sur est beaucoup plus adaptée.
La veille le guide passe à l’hotel pour faire le point des préparatifs, c’est une pratique ici et c’est pas mal.
Départ tôt le matin pour aller au point de départ au bout de la vallée sacrée à Wayllabamba. On n’est pas les seuls, tout est au point dans le protocole. Nos porteurs préparent leurs paquetages et nous les nôtres.
On visite le petit musée au départ et zou !
On traverse la rivière sur le petit pont et finalement on s’arrête très souvent, je dirais tous les 500m et le guide fait un petit speech. Il parle très lentement en espagnol et je comprend, petit à petit il ne m’intéresse plus mais je fais des efforts. Si c’est comme ça tout le long de sera facile pour se recharger. On est à environ 2500m, rien d’extraordinaire.
On commence à monter doucement pour surplomber le cours d’eau et trouver un premier site archéologique inca. On traverse aussi quelque petits villages, lesquels nous proposent des jus de fruits et grignotages. Va pour une bonne dose préventive de vitamines C, avec la nécessaire infusion de feuilles de coca du matin je suis paré…
Ça commence à serpenter et à grimper. Comme d’habitude le sac à dos commence à me faire mal au dos mais les chaussures neuves et un peu trop grandes ne me posent pas de problèmes, c’est le plus important !
Nous arrivons le soir à la tombée de la nuit au campement, pile poil. Le protocole fait que nos porteurs ont déjà tout installé et nous font des applaudissements … je trouve ça très nul mais en fait c’est efficace pour motiver les troupes. Tente principale pour la cuisine et pour manger, nos tentes. Le campement dispose de sanitaires corrects, l’ambiance est sympa. On remarque m’arrivée des autres groupes par les applaudissements entendus au loin…
La seconde journée est la plus dure, on est avertis : deux cols à passer dont un à 4200m et 15km à parcourir. J’ai du mal à imaginer les proportions et heureusement !
Le chemin inca est totalement pavé ou en escaliers. Des grosses pierres qui ont bien bougé mais ce n’est pas un problème. Les marches sont inégales et plutôt hautes vu le relief, mais le circuit est totalement confortable car il n’y a jamais de boue. Par contre, l’altitude devenant petit à petit importante, le manque d’oxygène oblige à réduire la cadence -enfin pas pour tout le monde-, j’échappe au mal de crâne.
On est 5 : 4 espagnols et moi, l’un a l’air d’avoir 70 ans et il finit par caller. Moi, ça va mais à condition de marcher de plus en plus lentement sinon le cœur s’accélère et je m’essouffle. Astuce : ne pas réfléchir a la respiration: çacasse tout. Je finis par monter une marche et faire deux respirations à l’arrêt, j’ai pu imposer ça au monsieur, et on a ”bien” avancé, régulièrement surtout. Ça paraît inimaginable depuis son canapé mais j’en était là. Après l’arrivée en haut : on découvre la suite, une descente en escaliers vertigineuse et interminable. Heureusement le guide m’a poussé à prendre des bâtons, chose que je n’avais jamais utilisé, voir pas compris l’utilité. Je pense que dans la situation, heureusement que je les avais. J’avais aussi un handicap classique, un sac à dos trop lourd (pesée de 12,5kg ) pour moi, je me suis pouri le circuit à assumer mais j’ai décidé de faire porter le maximum les autres jours, ça change pas mal de choses.
Enfin le paysage vaut le détour et il change tout les jours, on est très haut et là c’est très sec.
A midi, il y a des campements en terrasses et l’équipe a monté la tente principale. On mange assis, à table, il y a un vrais repas à chaque fois. C’est impressionnant car ils trimballent bien du materiel pour tout ça. Pas trop d’appétit pendant les 4 jours suite a la gastro. Je suis un peu énervé car il fait beau et il fait bien meilleur dehors que dedans, protocole (habitudes ?) oblige. Mais bon, vu le paysage !
Cette journée paraît interminable mais à part la lenteur et mon dos, je n’ai aucun problème technique, motivé !
Les espagnols sont sympas. Un seul parle français, le jeune a vécu en France dans son enfance. Une dame parle un anglais de débutante, le vieux connais 4 mots de français. Je confirme que les espagnols parlent vite : comprend rien ! Le guide lui parle anglais, espagnol et quechua, je le comprend facilement, il parle même trop mollement selon les espagnols. L’espagnol n’étant pas sa langue maternelle, ça paraît normal. La discussion avec le groupe m’est difficile, tant pis. La copine du plus vieux a la forme et elle le bichonne, elle est très émotive : lors de la présentation de l’équipe de porteurs elle a voulu leur faire un abrasso (dans les bras), le guide lui a demandé de garder ça pour le dernier jour et elle en a pleuré.
Peu après le départ, voila le défilé des porteurs qui ont tout plié et qui vont à fond, nous doublent. Ils sont en uniforme de l’agence, les nôtres ont en plus le bonnet du dessin animé Minions. De dos on ne voie pas leur tête, ça fait de drôles de bestioles… en tout cas la plupart vont au pas de course en toute situation. L’un d’eux me cite ”Montesqiou” et la révolution francaise. Trop forts ces péruviens.
Fleurs et autres plantes d’altitude : de bons sujets pour mon PROBLEME DE PLASTIQUE.
Ma tente est grande mais pas pratique. Bon. Les nuits sont fraîches mais pas pour moi, le duvet loué, pour -18°C, est beaucoup trop chaud. Ce sera duvet sur les pieds et seulement drap pour le haut. Vrai !
Le programme du 3e jour est plus court et plus simple mais quand même. On commence à s’approcher de Machu Pichu car on surplombe la ville moderne, un barrage sur la rivière, la voie ferrée mais tout ça est tout en bas bien en bas, les pentes sont abruptes. On passe sur un point de vue énorme mais en fait il y a au loin une mer de nuages, mauvais présage pour la suite ? Le klaxon du train résonne, je n’ai pas vraiment pu enregistrer grrrr.
On longe déjà plusieurs sites archéologiques. Ce sont principalement des grandes séries de terrasses avec murs en pierres sur des pentes abruptes. Le design en suivant les courbes de niveaux est fabuleux, on imagine le travail de Titan et tout cela est encore bien debout ! Des minis Machu Pichu …
MACHU PICHU
Le grand jour arrive et le protocole est vraiment bizzare. Lever 4h pour attendre 1h30 devant la porte du parc ! Et on n’est pas les seuls. Après c’est le pas de course sur le sentier alors que le jours se lève, photos, déshabillage… il y a encore de la route avant d’arriver. Ensuite Porte du Soleil, traversée du site pour aller à l’entrée tout en bas, déposer les sacs, valider l’entrée et remonter au site. Au secours, on n’en peut plus !
Porte du soleil : je m’attendai vraiment à celle de Tintin ! Déception. T’es bête ou quoi ?
Le circuit que l’on a fait est assez épatant, et vertigineux. Là, nous sommes redescendus et sommes passés en mode quasi tropical. La porte du soleil est à l’est de Machu Pichu sur une ligne de crête, le soleil viens juste d’éclairer le site au loin, il doit rester encore un ou deux kilomètres mais ont surplombe. Protocole : photos !
La vue est super car selon moi, car en plus du site il y a son cadre : on est entouré de belles montagnes à pic et vertes, on est bien dans un écrin reculé comme beaucoup de nos monastères. Machu Pichu est au centre avec son propre pic Wayna Pichu qui est sur toutes les photos, avec encore des constructions à la cime. Au bas du village coule la rivière en forme de fer à cheval. Nous avons un super soleil, tout est parfait (oublions le protocole inadapté), les premiers nuages améliorent les photos, ça se couvre sérieusement dès notre départ, normal.
Je ne fais pas plus pour la visite : voir les photos. Bien sur c’est mieux en vrai…. Pour Problème de Plastique : je ferai probablement une page à part.
(De plus je viens de prendre un Pisco Sour pendant je j’écris ce lignes et la tête commence à tourner grave !)
Je recommande fortement d’arriver sur le site par ce treck, sous réserve de bonne santé. Trop content : je l’ai réussi !
Peu importe Machu Pichu, l’important c’est le chemin !